Histoire d'Yvorne

Yvorne existait déjà à l'époque gallo-romaine sous le nom d'Evurnum, dans un site à l'ouest du village actuel. A cette époque, il y avait vraisemblablement un port fluvial. Dans un document de 1020, Yvorne est mentionné sous le nom de "Evurnum in pago capitis laci", puis Yvorna à l'époque des comtes de Savoie.

Le village connut sa plus grande tragédie sous l'occupation bernoise. Après plusieurs évènements sismiques durant les trois jours précédents, le village fut détruit le 14 mars 1584 par un éboulement descendu de la Combe de Luan par le Vallon de Corbeyrier dont il avait d'abord détruit presque toutes les maisons. On voit encore fort bien la surface d'où s'est détachée la masse de terre au-dessous du petit plateau de Plan Falcon. C'est une moraine formée de graviers, de sable et d'argile qui s'est transformée en lave torrentielle entre 9h et 10h du matin.

Cette catastrophe fit plus de 300 victimes entre Yvorne et Corbeyrier. La lave torrentielle recouvra plus de 700 animaux, 69 maisons 126 granges et 5 moulins selon une étude menée très récemment par l'UNIL. Le village fut reconstruit plus au sud-est et conserva depuis cette époque sa structure de hameaux.

Le terrain recouvert par les éboulis porte aujourd'hui le nom d'Ovaille qui vient du vieux français orvale ou orvaille, tempête, ouragan, désastre.

Situé à une altitude de 454 mètres, le village d'Yvorne compte aujourd'hui un peu plus de 1'000 habitants qui se répartissent aussi dans les hameaux de Versvey, Vers Morey et Vers-Monthey.

Ses 1'219 hectares s'étalent des berges du Rhône aux contreforts des Tour d'Aï, à près de 2'000 mètres d'altitude. Plaine agricole, coteaux viticoles, forêts et pâturages s'y mêlent en une douce harmonie.

Avec près de 160 hectares de vignes, Yvorne est l'une des plus grandes communes viticole du canton. Vignoble connu dans tout le pays et même au-delà de nos frontières, la réputation de ses vins blancs et rouges n'est plus à faire. La production se répartit entre la coopérative des Artisans Vignerons d'Yvorne (AVY), quelques négociants en vin, et plusieurs encaveurs privés. Quant à eux, les crus issus des vignobles propriété de la commune sont élevés et embouteillés au sein des installations sises au sous-sol de son bâtiment administratif, au coeur du village.

Si la viticulture et ses dérivés sont la principale source économique, notons qu'une importante surface agricole fait partie de son territoire. S'étendant sur les terres parfaitement plates de la plaine du Rhône, on y pratique la culture intensive sans bétail.

Véritable embellie florale connue loin à la ronde, plusieurs entreprises horticoles cultivent de nombreuses spécialités distribuées et vendues sur l'ensemble du territoire national. Ces entreprises cultivent sous serres une surface qui est la plus importante de suisse.

L'ancienne gravière a donné naissance à un plan d'eau reconnu d'utilité écologique. On y trouve une riche flore et de nombreuses espèces animales y séjournent à l'année ou selon leurs habitudes de migration.

Yvorne est jumelée, depuis 1971, avec la Commune de L'Abbaye. Ce jumelage — réunissant la première et la dernière commune de l'annuaire vaudois — permet d'unir avec bonheur les Grands Crus d'Yvorne et le Vacherin Mont-d'Or AOP.
 

Armoiries

Les armoiries officielles d'Yvorne datent de 1931 seulement. Elles ont été retenues parmi plusieurs variantes qui apparurent dès 1920. Les émaux d'or et de sable, couleurs d'Aigle, rappellent qu'Yvorne était une des parties, jusqu'au XIXe siècle, de la communauté paroissiale d'Aigle; ils sont d'ailleurs aussi présents dans les armoiries d'Aigle, Corbeyrier et de Leysin. La lettre "Y" est accompagnée d'une grappe de raisin symbolisant les crus renommés de la commune.
 

Ethnonyme et sobriquets
  • Les Vuargnéranes et Vuargnérans
  • Lou Quemanlet
  • lè Vouivre (les Vipères)

 

Publié le 27 Mars 2025